L'autre jour, nous avions décidé, dans un élan de masochisme non feint, de nous rendre au grand palais un samedi après-midi.
Eul' Jean-Gui était avec moi, et, face à l'affluence d'adorateurs pop pour l'expo de Warhol (et ouais en 2009 les connards se précipitent
encore pour voir en peinture les boîtes de conserve qu'ils ont dans leur frigo), nous décidions de nous rapatrier sur une expo
novatrice et pas chère au grand palais : "La force de l'art".
Comme disait Brigitte Fontaine : "Il n'y a rien que j'aime dans son œuvre. Warhol ne représente rien pour moi aujourd’hui" (ha ha j'ai au moins un point en commun avec elle alors).
Ah, on allait voir ce qu'on allait voir, la crème de la création plastique française et tout, sélectionnée par trois commissaires
moustachus (ou pas).
En bref, des trucs pas mal et des trucs foireux, qui tous firent dire à Jean-Gui qu'il fallait pendre les artistes parasites, ceux dont le principal savoir faire serait le développement d'un argumentaire fumeux. Mais ne rentrons pas dans le débat du pour-ou-contre-l'art-conceptuel, que je préfère réserver aux fin de soirées avinées, aux côtés d'autres sujets non moins relous.
Moi, en partant, j'étais content d'avoir vu des machins colorés, de matières diverses et variées, porteurs de concepts auxquels on adhère ou pas mais finalement pour 5 euros on s'en fout.
Surtout, on a eu droit (pour une fois) à des œuvres qui respirent, et pas à un amas de trucs qui se court-circuitent comme on en trouve dans 99% des expos. Et cela grâce à la "Géologie blanche", structure de l'architecte suisse Philippe Rahm délimitant des espaces dans le trop Grand Palais. Non pas que ce soit là une première mondiale (les frères Berger, par exemple, s'y sont déjà essayé avec succès), mais quand même, quel beau "dispositif de contemplation", comme diraient Claire Moulène, Judicaël Lavrador et Jean-Max Colard qui ont du s'y mettre à trois pour pondre le 1er article correct des inrocks depuis longtemps (White Spirit, dans le numéro du 5 mai).
L'article en question interrogeait assez justement les limites de cette plate-forme qui isole les œuvres, empêche d'établir des correspondances, et, finalement, reflète un manque de cohérence global dans les choix des curateurs (pour résumer, on voit les œuvres, mais pas l'exposition). Pour ma part, je préfère ça à l'expo dada à beaubourg, typique du modèle "salut je suis commissaire, donc finalement chuis un peu artiste, j'me fais mon expo avec les œuvres des autres, ça m'fait plaisir et tant pis si le public capte rien".
Enfin pour finir, la Force de l'art 02, c'était aussi un jeu concours déployé sur dailymotion, avec au final 800 participants qui ont pris de leur temps pour créer une vidéo originale, le plus créatif se voyant exposé au Grandpal' (ouais on pourrait
dire que c'est comme ça qu'il faut l'appeler quand on est hip !). Je ne relaierai pas ici la vidéo gagnante car elle m'emmerde. Voici en revanche un aperçu de ce qui a pu se faire. Pour le reste je vous renvoie à la page dédiée.
Voilà, encore désolé pour le contenu un peu "casse-rouleau" de ce post, mais c'est qu'on rigole pas tout les jours dans l'art contemporain.
Allez, "bisous".
++
Lethal
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