mardi 26 août 2008

Batman : Par delà le bien et le mal


Le dernier Batman est enfin arrivé dans nos salles de province et c’est une bonne surprise, j’avais un a priori négatif, vu que tout le monde en disait du bien cela me semblait suspect. C’est rare que je me trouve en accord avec la presse bien pensante et le goût du public, de plus je n’avais pas aimé Batman Begins, le premier volet, du même réalisateur C.Nolan.

2H27, mais pas une minute ou je me suis ennuyé, pour une fois il n’y a pas seulement des effets spéciaux mais il y a un scénario. En fait ce film reprend globalement l’intrigue d’un grand maître du comics, à savoir Franck Miller qui avait scénarisé grosso modo cette histoire dans le volume Batman Year one ( paru à l’époque chez Delcourt –c’est un des albums de Batman indispensable). On assiste donc à l’ascension de Gordon, à l’apparition du joker et à la déchéance de Harvey Dent, que l’on avait vu dans les année 90’s dans Batman Forever, sous les traits de Pile ou Face.


Le réalisation est soignée violente et noire mais ce n’est pas seulement cela qui m’a emballé dans ce volet, c’est aussi le meta-discours du film. Depuis U.Ecco ont savait que Superman était une incarnation du surhomme nietzschéen, avec l’affrontement du joker et du chevalier noir, Nolan nous présente une nouvelle version de la naissance de la tragédie avec le joker en Dionysos et le Batman en Apollon lunaire. Le discours entre pile ou face et le joker est à cette occasion très révélatrice : il faut du chaos de l’anarchie pour contrebalancer l’ordre. Le joker et cette thèse avait déjà été développée dans le comics n’est que la face obscure de Batman lui-même étant déjà la face obscure de Superman. Batman lui se salie les mains et tout comme Apollon qui a tué le Python, n’est pas complètement pur. Il suffit de le voir perdre son sang froid et frapper à terre le Joker.

Car si en effet Batman représente l’ordre, l’ordre des héros, il a sa propre morale éloignée de celle des esclaves et tout le rattache à la classe des maîtres (son train de vie, ses activité on excentrisme autorisé). La conversation qui nous intéresse ici est celle entre Harvey Dent et Bruce Wayne à propos de la République Romaine, où il est question de César, dernier dictateur (sachant que la dictature est une magistrature temporaire limité à 6 mois en cas de menace grave pour Rome). Harvey rappelle que César n’a pas quitté le pouvoir absolu (il ouvre la voie à l’Empire) alors que Wayne lui le fera en demandant à son associé de détruire le Big Brother qu’il a construit pour lutter contre le Joker. Cette conception et cette valorisation de la dictature sont nécessaires à la morale de Batman, qui est au-delà de celle de la société des Hommes. Il se situe par delà le bien et le mal, il n’hésite pas à utiliser la violence et à agir en dehors des lois. Ses valeurs ses référence sont éminemment élitistes et tous à fait différentes des valeurs démocratiques. Rien à voir avec le boy scout républicain qu’est Superman ou ces gauchistes d’X-men. Les citoyens de Gotham qui ne pense qu’a leurs proches sont prêts à le livrer plusieurs fois et n’agissent pas ou peu par idéal, nombreux sont les corrompu, par simple intérêt vénal. Ils sont vils et vulgaire au sens premier du terme, tous les sépare de notre joli dandy. Le dénouement de la scène des ferry laisse cependant à Batman un espoir quant à la morale de l’homme occidental moyen (que je ne partagerai pas quant à moi)

Ces penchants solitaires et très anar de droite de Batman ne sont cependant pas nouveaux, ils ont été qualifié par les fans par le terme « über bat », ce terme est utilisé pour montrer le combat solitaire, asocial et psychopathe du Batman, qui n’est aidé par aucun des ses alliés habituels ( Robin , Oracle, Huntress…) si ce n’est Gordon.

Je me suis bien pris la tête pour ce film sans doute trop mais cela fait plaisir de voir encore de bon film de super héros, alors espérons qu’il y en aura moins mais que seul de bons réalisateurs venus du ciné indépendant se colleront à la tache, on peut toujours rêver...

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