Pour moi ce super héros représentait le kitch ultime, alimentant même mon fantasme d’une Amérique facho. Jusqu’à ce que je le redécouvre à l’aube des années 2000. Là je découvre la série Ultimates de Mark Millar et Bryan Hitch, putain cette grosse claque. Moi qui ne lisait jamais les vengeurs dans Strange car je trouvais ça débile, me voilà accro à cette nouvelle vision. Le pire c’est que je ne l’ai lu qu’en 2004, ayant pensé à sa première sortie, ça y est ils nous refont le coup de la ligne temporelle alternative, encore une merde !
Ces deux types ont intégré les comics marquant des 20 dernières années ( à savoir The Watchmen de Moore, Dark Night de Miller et The Authority de Warren Ellis et Bryan Hitch, le même que précédement). Bref Uultimates est un comics politique et Cap’ est vraiment à l’aise dans son rôle. Les auteurs en font un super conservateur fan de bush ( ben oui, lui ce qu’il kiffe c’est son amérique à lui , celle des 40’s), se permettant même de dire en montrant son front alors qu’on doute de lui y pas marqué France ici ! (Traduit correctement en kiosque et corrigé par panini en librairie pour ne pas vexer le lecteur!). Bien sur grâce à sa présence Les 2 auteurs vont forcer Marvel à aller sur le terrain politique même si ce n’est qu’implicite. Grâce à ce cap alternatif j’avais enfin trouvé le pers que j’imaginais, celui que je voulais lire sans être pris pour un idiot.
Bon mais alors cap facho ? Comment est-ce possible, n’est-il pas né pour défendre le monde libre contre le nazi en 1941 ? Ne le voit-on pas botter le cul d’Hitler sur les couvertures de la période de 1941- 45 ? Oui mais ce qu’il défend c’est l’Amérique fier d’elle, l’Amérique blanche, c’est déjà l’Amérique de Reagan.
Cap est donc utilisé au cour de la guerre froide comme symbole de l’Amérique qui lutte pour la Liberté et pour le monde libre ( sous entendu conter les cocos). Les couleurs même de son costume annoncent qu'il se bat pour l’Amérique (ou bien se bat-il pour le Texas ?)
Dans les épisodes récemment réédités de John Byrne Captain America la légende vivante (que je trouve très bof alors que tout le buzz en dit du bien), Captain America est présenté dans le seul épisode qui vaille le coup, par le Nouveau Parti Populaire comme candidat à la présidence, il s’agit de dire que c’est un homme au dessus des partis, au dessus des Républicains et des démocrates. Alors en fait Cap est-il un Gaulliste ? Je vous rassure messieurs de l’UMP, pas du tout, il va refuser le poste lors d’une conférence de presse où il se dit être un rêve, un symbole, ne devant pas intervenir dans la réalité politique (tranquille les chevilles!) . On voit à la lecture des récents épisodes le chemin parcouru par Marvel sur cette question.
C’est en effet au cours du crossover Civil war (chez Marvel l’année dernière) que je vais découvrir un Cap très sympa ! Le pitch de cette guerre civil chez les super héros, c’est que Iron man/ Tony Stark alors Ministre de la défense (comme quoi je me trompais pas vraiment dans ma précédente chronique) veut un « Super-Human Registration Act », c’est à dire ficher tous les héros, suite à un drame, qui a vu à cause des New Warriors, la mort de 600 personnes. C’est en fait une parabole que vont nous écrire les auteurs de cette série (Millar/MacNiven). Il est bien entendu question du patriotic act et des libertés individuelles. Cap avec d’autres, va prendre le maquis contre Iron Stark le facho. Les combats sont violents, sans doute cela nous montre-t-il a quelle point l’Amérique actuelle est divisée ? Cette série bouleverse véritablement l’univers Marvel et cap devient un fervent démocrate en cette époque républicaine. Captain America se rend dans le dernier épisode se rendant sans doute compte qu’il a affaire à plus fort que lui (Tony Stark et tout le complexe militaro industriel qui a même fait de l’argent en construisant une prison pour super héros dans la zone négative).
Le pire c’est que Captain américa va être assassiné façon Kennedy dans sa propre série (en France Marvel Icons 30). L’analogie n’est pas sans importance puisqu’en effet avec lui, tout comme avec le président assassiné, c’est une image d’une Amérique idéale et démocratique qui s’en va. Pourtant le tour de force le plus fort est que les auteurs de la mort de Cap (notamment Brubaker autre auteur à découvrir d’urgence) continuent la série, jouant sur l’absence.
L'industrie du Comic book, grâce à ses auteurs, à su gagner ses lettre de noblesse et contrairement à d’autres industries, à su intégrer les auteurs underground dans le mainstream sans qu’ils y perdent leur âme, réussissant à transformer de puissants symboles entre leurs mains. Sur ce je fonce lire d’autre comics.
1 commentaire:
Moi non plus je l'ai jamais trop aimé
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