Dans le punk en tous les cas il y avait une certaine désinvolture, les signes étaient alors détournés de leur sens, voire vidés, alors que le mouvance du hip hop français qui me fait frémir actuellement c’est tout l’inverse, le symbole est un signe de reconnaissance renforce, sa signification en est d’autant plus forte.
Plus l’image du barbu va se développer dans le hip hop français (voir les mix tapes don’t panic, …) plus on risque de voir 2 genre différents, l’un provocateurs avec des beat tiré de l’electro et grand guignol, l’autre sur des rythmes martiaux (car que fait-on d’autre aujourd’hui dans le rap français) avec des voix de gros balaises qui vont te baise (pas facile de parler comme eux hinhin !)
En tous les cas on est loin de tout n’est pas si facile et de l’esprit « unity » du premier hip hop en l’an 2000, on préfère de loin jouer à la guérilla et ranimer la guerre Israël/Palestine en France en entretenant les tensions entre juifs et arabes (c’est pas moi qui le dit c’est Médine, voire le titre RERD)
TTC/ Svinkels/ Klub des loosers : Succès d’un rap bourgeois
90’s : Une génération découvre le hip hop.une je devrais dire deux, on sort du rock alternatif et du rêve d’une jeunesse solidaire les bérus chantaient il y a peu « ensemble nous sommes de la dynamite ». Le son est neuf, pur qu’il vienne d’Amérique ou des banlieues françaises. On arrive à tout suivre, peu de groupes sont signés : NTM, au nom sulfureux, Assassin qui malgré son nom de terroriste n’est qu’un rap de blanc intello, IAM, la version marseillaise. Le flow est rapide, on débite tout cela sur des rythmes cadencés, le tout est une histoire d’enchaînement et d’articulation.
Rêve d’ado cuité, qui cherche une musique encore pour un temps contestataire. Les maxis traînent sur des K7 copiés sur des antiques Ghetto blaster. Le mp3 n’existe pas et les allers et retour à Panam permettent aux plus riches de se fournir en nouveauté. Dans ces pionniers les blancs sont conviés à la fête : Kool Shen, Rockin squat Akhenaton, Cut killer sont les grands pionniers. Le hip hop n’est encore qu’une contre-culture parmi d’autres, praticable par tous.
97’s : le rap entre chez Skyrock. L’occasion est trop belle, les études de marché juteuses. Immédiatement on troc sa guitare massivement contre des platines, ce qui était une musique de Happy few devient une musique de masse avec une cohorte de Wack MC. Le marché explose. Des groupes sont signés par centaines, aujourd’hui certains doivent se rappeler leurs quelques heures de gloire jamais pérennisées.
Face à cette grande mascarade le rap se radicalise dans les cités, il aurait tord de s’en priver. Chacun dénonce l’autre comme un faux MC. C’est le retour d’une certaine culture noire, car les groupes originaux US se sont tournés vers leurs racines (2 pac est fils de Black Panther, public enemy est proche de nation of islam). On voit apparaître des casquettes Malcolm X, la culture hip hop se résume-t-elle alors à une culture spécifiquement noire ou arabe ? Il n’est plus seulement question de son de contestation musicale mais de contestation sociale dans certains cas communautaire. Avec tous les problèmes que cela pose (Ekoué de la Rumeur, le cul entre deux chaises).
Les racailles ont la parole (1995 NAP, groupe strasbourgeois : la racaille sort un disque. Les petits blancs se sont fait dépouiller de leur pascal ou de leur curie pour quelques grammes de shit. Dans les concerts ils ne sont vu que comme des consommateurs, des pilleurs, un blanc ne peut pas raper, c’est le discours que Eminem ressentira de l’autre côté de l’Atlantique. De toute façon il est évident que pour les cités, un blanc dans le rap c’est un petit bourge qui se cache.
Fracture lorsque l’on avance est que même si le son continue de plaire, on ne peut plus adhérer aux textes. Trop de compromissions, permanentes. La vingtaine passe. L’éléctro arrive. Besoin social et culturel de se différencier des cités, des classes populaires dans leur ensemble. Car écouter de la musique pop, c’est tout le contraire de la musique populaire. Développer et conserver la musique. Merci aux apports des labels instru. Redonner au hip hop une intensité musicale pour le désengager politiquement et socialement. L’abstract hip hop passe par une nécessité qualitative pour bénéficier d’une reconnaissance musicale
00’s : Petits boulots, toujours à fréquenter la bonne société. Besoin de critique sociale pour exister. Naissance de groupe récupérant les textes hip hop en lui enlevant tout radicalisme ou revendication pour n’en conserver que l’éloge de la médiocrité et de la société branchée à détester. Succès parmi les étudiants, passe dans toutes les radios branchées. Le hip hop français est enfin blanc. La bourgeoisie peut se rendormir tranquille. Elle absorbera la critique comme elle a absorbée toutes les autres tentatives de subversion des enfants du spectacle
Rock/electro/Chanson réaliste nihiliste, mauvais garçons bourgeois ce n’est que cela. Amuser une soirée par des déclaration scandaleuses, autrement dit choquer le bourgeois aujourd’hui le bobo. Monde peuple de phantasmes érudits (Anne charlotte, Stupeflip) et de la vie de bohême passagère.Ce rap hérite et joue cependant des stéréotypes machistes : paroles salaces à outrances, par pure provocation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire