lundi 6 avril 2009

Watchmen ou la naissance du super héros politique



Octobrun’s étant toujours en province, il n’a pas pu voir « the spirit », dernier film de super héros étant sorti avant cet œuvre majeure que sont les Watchmen. Watchmen est une œuvre d’Alan Moore, aujourd’hui célèbre auteur anglais qui s’est fait virer lorsqu’il était jeune de son bahut pour avoir vendu du LSd, et qui depuis est devenu selon ses propres termes un anarcho-mystique. La Maxi série de 12 épisodes est sortie à la fin de la guerre froide en 1985. C’était alors la première fois qu’un auteur abordait de manière adulte les super héros. Mais cela va plus loin, Alan Moore dans son oeuvre s’intéresse au substrat même des surhommes à leur naissance et à leur mort. A leur implications dans les sociétés humaines. Cet ouvrage est devenu un ouvrage culte et est à l’origine de la brouille entre DC comics et Alan Moore puisque le contrat stipulait que Moore récupérerait les droits sur son œuvre quand elle serait épuisé, mais devant le succès DC n’a pas cessé de la rééditer afin que cette clause ne soit pas applicable.




Mais assez parlé de la BD, qui vient d’être par ailleurs rééditer chez Panini (pour 15 euros, sautez sur l’occaz), intéressons nous au film, les critiques que je n’ai pas lu sont apparemment enchantées par cette adaptation. Moi j’avais un peu d’appréhension car 300, le précédant film de Zack Snyder, m’avait déplu dès la bande annonce par son esthétique…
Dans les interviews que j’avais lues dans comics box et toujours sur l’esthétique, une réflexion m’avait frappé. Snyder était content que l’adaptation se soit faite si tard car grâce aux effets spéciaux et aux moyens d’aujourd’hui on a échappé à un Docteur Manhattan en collant bleu électrique, avait-il réussi au delà de l’esthétique à dépasser le kitch souvent inhérent au film de super héros ?



Franchement j’ai été scotché à mon fauteuil pendant les 2 H 40 que dure le film et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Dès le départ on rentre dans un film lent intriguant mais on quitte vite les sentiers du film d’action, pas étonnant que l’œuvre se soit révélée un échec commercial, tous les types qui sont aller voir Spiderman/Batman/IROn Man/Xmen ne sont pas capable de comprendre ce film et ont du s’emmerder sévère, car pour un fois le contexte original a été respecté ( mais ce après débat) et l’histoire se déroule donc en 1985, dans une time line où Nixon en est à son 3° mandat. Tout ça pour dire quoi qu’il faut avoir révisé son histoire récente des Etats-Unis pour apprécier cette uchronie terrifiante. Le passage qui m’a le plus emballé c’est justement le clip du début du film qui nous présente l’histoire des watchmen avant les watchmen ( qui est en fait une libre adaptations des faux extrait de livre placés à la fin des chapitres dans la BD). On y revisitera l’élection de Kennedy, la guerre du Vietnam… Le ton est donné on est emporté vers les années 60, (l’age d’argent des super héros et l’age d’or pour Marvel), Dylan et Simon et Garfunkel justement placés, percutent mieux qu’une Bande son Originale, et de fait n’ancre pas le film dans l’épique comme c’est le cas habituellement mais dans une réalité.





Avec cet ancrage sur la naissance des super héros, Watchmen pose la question de leur responsabilité et de leur pouvoir, pose la question de leur fonction mythologique dans nos sociétés post-modernes. Pour qui roule les super héros, vu leur pouvoir, il est évident qu’il ont une place politique, qu’ils sont une arme politique et vu la conjoncture c’est sur qu’ils roulent pour les Républicains voire pire. Le comédien (lointain cousin de captain América est franchement un soldat perdu d’extrême droite. Rorschach est dégoûté par le violence dont font preuve les Hommes, depuis il a décidé de répondre par la violence et est un lecteur assidu du news frontiersman, feuille de chou d’extrême droite. Il continue d’agir alors même que les super Héros sont officiellement interdits depuis 1977. C’est paria, un dangereux sociopathe. Le Hibou est un Batman qui « a déserté » comme lui repère Rorschach, il est devenu grassouillet et rangé.

La réalisation en elle-même est plutôt bonne et on voit que le réalisateur a voulu se concilier les fans au maximum, le texte est certes amputé, comment pourrait-il être autrement, mais respecté dans l’ensemble à la lettre. Le grain choisi et les costumes sont un régal et on se croit vraiment en 1985 quand on est dans la « Hibou-cave » . Le réalisation est efficace mais Snyder n’en fait pas trop, comme il l’avait malheureusement fait pour 300, il adopte ici une caméra plus posé, moins épique, tout en conservant, on est à Hollywood, le spectaculaire pour les combats . Pour moi c’est plutôt une réussite. A voir mais surtout à revoir dès qu’il sortira en Dvd ( ouaip, chez moi c’est pas évident de revoir 2 fois un film en salle obscure).

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